Remember Me Laos
music : Cunninlynguist

Taket est plutôt tranquille comme ville. A l'image du Laos d'ailleurs, est sa région est réputée pour son café.

Au matin, nous louâmes une moto et partîmes en direction des chutes d'eaux situées à une quarantaine de kilomètres de la ville. Ayant fait les radins sur le plein d'essence, le prix du litre étant sensiblement le même qu'en France, nous faillîmes tomber en panne en cours de route, et l'on décida donc d'aller jusqu'au prochain village pour remplir le réservoir.

On a roulé un moment à travers la campagne, dans des paysages mêlant jungles et champs de café. On en goûta quelques tasses, préparées par un Hollandais, a l'italienne. Puis l'heure de rentrer approchant, on pris la direction de l'hôtel. Mais une pluie torrentielle commença a tomber. On fit donc un stop dans une petite buvette ou le propriétaires nous appris qu'il avait déjà plus comme ça sans s'arrêter pendant quatre mois...

Heureusement pour nous, cela se calma et nous pûmes rendre la moto a l'heure.

Réveil, direction les 4000 îles, au sud, a la frontière Cambodgienne. Un tuk-tuk plein a craquer nous amena sur les bord du Mékong, là ou le fleuve s'élargie laissant apparaitre d'innombrables îles.

La lumière lorsque nous traversâmes était exceptionnelle : des nuages sombres virant du gris au bleus, un fleuve orange, des tourbillons de courants dans tous les sens.

Don Khong est la plus grande des îles. Une route de 38 km en fait le tour. C'est là que l'on passa la première nuit.

Les deux suivantes nous nous sommes installes dans un petit bungalow en bambous, surplombant le Mékong, sur l'île de Don Det.  Ici, le temps semble s'être arrêté, malgré les innombrables guest houses et bars qui se sont installés sur l'île. Mais des que l'on sort de la seule rue de l'île, on se rend compte qu'ici la charrue à boeuf est toujours d'actualité pour labourer la terre...

  Après ces quelques jours tranquilles, on est parti vers le Cambodge, quelques kilomètres plus au sud. Une pirogue, un van. Le tampon de sortie du Laos accompagné de 2 USD rackettés par les douaniers. Puis visas Cambodgien, avec encore quelques dollars extorques illégalement...Puis on s'est entassé à 4 a l'arrière d'un vieille Fuégo pendant une cinquantaine de kilomètres, puis encore un Van, pour arriver a Campong Cham, ou l'on est resté deux nuits. Peu de gens ont l'air de prendre le temps de s'arrêter dans cette ville. Pourtant, j'ai trouve qu'elle méritait ces deux nuits. Son marché ou ses jus de cannes pressés au bord du Mékong.

Ensuite, direction Siem Rep et les ruines d'Angkor . Alexis est parti vers Pnom Phen, pour remonter tranquillement vers Hanoi.

Angkor est immense, plusieurs centaines de kilomètres carres, et c'est à vélo que je l'ai parcouru. De nombreux temples témoignent de la prospérité de l'empire Khmer, qui prospéra jusqu'au XV eme siècle.

Jingjong, l'une des dernières grosses villes chinoises avant de passer la frontière pour le Laos.

On y trouve un joli parc floral, où diverses essences médicinales sont cultivées, des marchés, et encore un centre ville dédié au commerce, organisé autour d'une grande place animée la nuit tombée par des centaines de dames pratiquant du fitness à l'air libre sur des airs de pop chinoise..

On y trouve une importante influence thaïlandaise, que l'on distingue dans l'architecture des nouveaux immeubles qui poussent  sur l'autre rive du Mekong. On m'a dit qu'ils faisaient fortune grâce à l'exploitation des caoutchoutiers...

Départ le matin pour la petite ville de Mohan, plus au sud, d'où j'ai pu prendre un tuk-tuk qui m'a déposé à la frontière du Laos. Je l'ai traverse avec Assaf, un israélien rencontré en route. L'obtention du tampon chinois m'a tout de même pris pas loin d'une heure, à cause je crois de l'état de mon passeport. Cette formalité réglée, il reste a parcourir trois kilomètres de no mans land avant le poste d'immigration Laos. Chose curieuse, de nombreux bâtiments étaient en cours de construction, sans cette zone ni chinoise ni laotienne. Qui dirige cette zone, quel droit y applique-t-on?

Le visa laotien ne posa en revanche aucune difficulté pour être obtenu, alors même que je n'avais aucune photo d'identité avec moi. 30 dollars et le tampon fut fait.

La contraste avec la Chine est frappant. Ici, les maisons sont sur pilotis, en bambous, et le sont rarement en briques. Il fallut
attendre les premières petites villes pour qu'elles soient en dur.

On trouve de nombreux temples bouddhistes, richement décorés, qui ont pu échapper au désastre de la révolution culturelle qui se déroula quelques dizaines de kilomètres au Nord.

La route vers Luang Prabang fut quelque peu chaotique, mais permit de nous faire découvrir des paysages ou n'alternent rizières, champs d'ananas, et jungle tropicale.

C'est en arrivant en ville que j'ai pris conscience que j'avais changé d'échelle en quittant la Chine. Luang Prabang est une des
villes les plus importante du pays, et on peut en faire le tour en quelques dizaines de minutes...J'ai aussi eu la fâcheuse impression de me retrouver sur la Cote d'azur lorsque j'ai fait un rapide ratio entre le nombre de locaux et le nombre de touristes. Son marche de nuit en est sa meilleure expression : un stand sur deux vend des tee-shirts Beer Lao, l'autre des "antiquités" laotiennes..

.

Mis a part ça, la ville est plutôt jolie, et riche en temples. A l'aube, il parait que les moines bouddhistes défilent dans la ville
pour faire l'aumône. Je dis il parait parce que l'idée de me lever à 5h du matin pour voir des gens mendier, aussi beaux soient-ils drapés d'un tissu orange ne m'enchantait guère.

Les alentours sont magnifiques. La balade dans la cascade est superbe, même si les stands à souvenirs et les ours en cage étaient un peu de trop.

Décision fut prise le lendemain pour faire un trek dans les alentours. On est partis à 7, sans guide, avec main une pseudo carte de la région et une boussole. Après quelques heures de marche, et un stop dans un resort où l'on a squatté la piscine, on a atteint un petit village ou l'on a passé la nuit. Notre hôte cultivait des ananas et des mangues et nous promena dans ses champs.

Au réveil, nous partîmes en direction d'un autre village, mais la carte n'étant pas vraiment au top, on se rendit compte que l'on
marchait en direction de cascades où l'on avait été deux jours auparavant.

On décida donc de retourner vers le resort, pour profiter de la piscine, mais qu'on y retournerait en coupant à travers champ. On quitta donc la route pour s'avancer dans les champs de rizières et la jungle environnante. Mais difficile de se repérer dans ces conditions : on marcha plus de deux heures en traversant des marécages et des herbes haute pour finalement rejoindre la route, a quelques centaines de mètres de la où on l'avait quittée...

La bière au bord de la piscine quelques heures plus tard fut bien appréciée..

Réveil matinal, tuk tuk et bus, pour arriver à Ventiane en fin de journée, capitale du Laos, aussi peuplée qu'Aix en Provence, séparée de la Thaïlande par le Mekong.

Plutôt somnolente comme capitale. Je m'attendais à plus d'animation, peut être est-ce le contraste avec la Chine qui me donne cette sensation. En tout cas, le bord du Mekong est très paisible. Je l'ai longé pendant une bonne heure et après les innombrables vendeurs de poissons grillés on peut apprécier la tranquillité du fleuve, une Beer Lao en main.

Les français semblent avoir laissé une chose importante aux laotiens : la pétanque. J'en ai vu plusieurs jouer, et la technique semble être différente de la notre. Ils font rouler les boules au lieu de les lancer, ce qui fait qu'il se creuse une sorte de canal sur le terrain qui guident toutes les boules autour du cochonnet. Difficile d'évaluer un bon jeux dans ces conditions, mais on retrouve néanmoins le même mélange de nonchalance et de tension qui font à mon sens toute la beauté de ce sport.

Alexis est arrivé en fin d'après-midi, de Hanoï, où il est pour trois mois en stage. On va faire un bout de route ensemble, et on est donc parti le lendemain matin pour Taket.

De là on a marché une quinzaine de kilomètres à travers les rizières dans l'idée de trouver une grotte dont on avait entendu parler, et dans l'espoir d'y dormir. Mais un kilomètre avant l'arrivée, dans le dernier village que nous croisions, plusieurs personnes nous ont dit de nous arrêter et de ne pas nous aventurer dans ce coin. La nuit commençait à tomber, et croisant plusieurs personnes portant des fusils d'assaut, on a préféré s'arrêter au village. Mais évidement pas d'hôtel présent, et les habitants nous ont donc proposé de rester ici pour la nuit, et de rejoindre la grotte au réveil.

On fut donc installé dans le temple du village, ou l'on a pu poser une moustiquaire et dormir sur une natte face à des statues de Bouddha. Le
plus jeunes des deux bonzes semblait très amusé par notre présence et s'initia a la vidéo avec l'appareil photo d'Alexis. Le doyens du village vint et bavarda avec nous dans un français hésitant, et le chef du village vint lui aussi nous saluer.

Au réveil, une demi-douzaines de femmes vinrent offrir à manger au deux bonzes qui effectuèrent une cérémonie des moins solennelles qui puisse. Elles s'installèrent elles aussi pour manger, et nous proposèrent de se joindre à elles. Elle restèrent là un long moment, à bavarder. On a supposé que le temple jouait le rôle de forum ou de place public, et que les décisions du village devaient être prise ici.

Nous partîmes vers la grotte vers 8h, et nous y pénétrâmes après quelques coups de pagaies dans une barque qui y faisait des aller-retour. En fait, on n'aurait jamais pu y dormir parce qu'elle était sacrée, et s'y entasse près de deux cents statuettes de bouddha...

Pour le retour, nous montâmes à l'arrière d'un 4x4 qui nous ramena en ville. Heureusement parce qu'il commençait à faire très chaud.

Nous primes dans l'heure un bus dans l'heure pour Pakse, plus au sud.

Kunming, China

Music : Bonobo

Départ au réveil. Direction Guyang .

Mais à l'arrivée, quelques heures plus tard, petite galère. Il pleut, j'essaie plusieurs hôtels, mais tous affichent des prix trop élevés, impossible de trouver une chambre ou un dortoir. Trempé, je prend un taxi, direction la gare, et j'embarque peu de temps après pour Kumning, que j'atteins le lendemain, à l'aube. Cette fois plus chanceux, je trouve un dortoir, que je partage avec deux japonais, qui ne parlent malheureusement pas un mot d'anglais eux non plus...Ça fait bientôt dix jours que je n'ai rencontré personne mais je commence à m'y faire.

Je reste deux trois jours à Kunming. C'est une grande ville, près de 5 millions d'habitants. J'étais déjà venu en fait, trois ans auparavant, avec Kévin. Mais je n'ai pas eu l'impression d'être dans la même ville. A part bien sur les quelques avenues centrales, il me parait que le centre s'est déporté vers l'est, avec tout un quartier piéton bourré d'enseignes internationales.

Je reconnais un parc, à la chinoise, c'est à dire un parc comme on les fait de nos jours, paysager. J'ai lu dans un bouquin de Peter Collins que l'on appelle "parc à la chinoise" ces parcs ou l'on essaie de reproduire la nature, par opposition à ces jardins à la française, dont Versailles en est le meilleurs exemple, où l'on reproduit à la manière des classiques symétries et autres artefact de maitrise de l'homme sur la nature.  

Le matin, tant que la chaleur n'oblige pas à réduire au minimum toute activité physique, une foule de gens viennent ici faire des exercices en tout genre. Du tai shi, de la danse, des étirements, le tout pratique par des personnes d'un age avancé. Le troisième age est de sortie, le parc est son domaine.

A cote des tours récentes du centre ville, presque à leur pied, persiste un quartier fait de maison de bois, aux ruelles arborées, ou différents marchés s'y succèdent. Si l'on veut acheter des souris, des tortues ou des scarabées, c'est l'endroit où aller!

Petite frayeur le soir en rentrant à l'hôtel : la réceptionniste me tend un papier sur lequel était inscrit dans un anglais approximatif : "mesdames et messieurs, il y a un incendit dans l'immeuble. Veuillez rester calmes et suivre le personnel pour qu'il vous emene dans un endroit sur." Évidement, je ne reste pas calme, mais elle m'explique qu'elle veut juste que je corrige les fautes, qu'il n'y a pas d'incendie, et que c'est juste pour faire des écriteaux au cas où...Rassuré, je m'exécute dans la correction et rajoute un "si" en début de paragraphe...

 Pendant ces quelques jours à Kunming m'est venu une petite réflexion concernant la nourriture. C'est tout de même la seule chose dont je dois me soucier durant la journée : qu'est ce que je vais bien pouvoir manger tout à l'heure?

Avant de partir, mon frère Raphaël, qui comme chacun sait, est un grand défenseur de la gastronomie française, m'expliquait que lors de la mise en bouche d'un plat cuisine, on doit au bout de quelques instants seulement, ressentir un montée de saveurs, qui se révèlent à nos papilles petit à petit. Cette montée est la même pour chacune des bouchées d'un même plat, aussi raffiné soit-il. C'est peut être pour cela que nos assiettes nous semblent toujours désespérément vides dans les grand restaurants malgré tous les efforts faits pour maquiller avec des artifices en tout genre cet état de fait : une, deux, trois montées de saveurs et cela suffit, de peur peut être de se lasser. Ici, c'est tout autre : dans un bol de nouilles, on a toujours une bonne dizaines d'ingrédients, d'épices, de légumes, etc., le tout coupé en tout petits morceaux pour faciliter l'usage des baguettes. Ce qui veut dire qu'à chaque bouchée, on a du faire un choix : tel produit avec tel autre. Ce qui entraine une infinité de combinaisons, et donc une variété considérable de saveurs à expérimenter... A méditer...

 Départ tôt pour Jingjong, au sud, qui m'a valu une bonne dizaines d'heures suite à quelques contre temps de parcours...

Liuzhou, petite bourgade tranquille, est, comme les autres villes que j'ai traversé, plein de contradictions. Un centre ville commercial, avec beaucoup de vendeurs de fringues et des vendeurs de mannequins en plastique pour les vendeurs de fringues. Mais dès que l'on s'engage dans les ruelles aux abords des buildings, des étals en bois pour la viande et les légumes. Des petites échoppes remplies d'épices aux odeurs les plus surprenantes, des carrioles pour les plus démunis venant certainement des quelques villages alentour...

Au milieu de la ville, une formation karstiques, monticule rocheux, surplombe la ville. Son sommet est accessible par un joli téléphérique multicolores...J'ai fait le bateau-mouche à Canton, j'ai pas osé les "œufs"...

A son pied, un parc, avec comme toujours un plan d'eau central hébergeant quantité de poissons rouges, nourris pour quelques kuai par les badauds. Très paysagers, les parcs semblent vouloir reproduire des paysages de peintures traditionnelles. Des nombreux petits ponts, chemins vernaculaires, qui montent et descendent constamment, des pagodes pour se reposer. Le club du troisième age se retrouve ici, joue au cartes et aux échecs.

C'est le lendemain en fin d'après-midi que j'ai pris le train pour Kaili. Je savais pas à quelle heure j'arriverais, et vu le retard que le train a pris, ce n'est qu'au petit matin que j'ai atteins Kaili.

La particularité de ce ville qu'elle est le centre des minorités de la région. Les minorités sont les peuples non chinois, c'est à dire non han. Elles représentent 8% de la populations reparties en une cinquantaine d'ethnies, donc les 9 majoritaires sont les Zhuang, les Ouigours, les Hui, les Mandchous, les Yi, les Miaos, les Tujia, les Mongols et les Tibétains. On les considèrent comme minorités car elles possèdent leur propres dialectes, et pour près de la moitié d'entre elles, qui n'ont que partiellement subie la sinisation, possèdent leur propre système d'écriture. Et aujourd'hui se tient le grand marché dominical qui voit affluer des paysans de toute la région.

Le soir, je suis allé manger vers le marché. Des grandes tentes s'étaient installées là, on y avait installé des tables, et les étalages de nourritures sortis ne demandaient qu'à être dévoré. Je me suis installé dans un stand ou l'on choisi ses ingrédients : viandes (j'ai pris des tripes...), poissons, légumes, on nous prépare tout ça dans une poêle que l'on nous pose sur un réchaud installé sur la table. J'ai préféré ne pas trop examiner le circuit du gaz de ces réchauds après avoir aperçu le type manipulant des bombonnes vétuste la clope au bec...Je venais de commencer a déguster ma bière en attendant d'être servi lorsqu'un groupe de chinois d'une vingtaine d'années me propose de venir s'installer avec eux.

On déplace ma table, et passe donc la soirée en compagnie de ces jeunes enseignants et médecins, qui baragouinent un anglais approximatif. Quelques bières, des langoustines, des coquillages, du foie...un régal! Tout le monde semble être rassasié et l'on m'explique que l'on va prendre un dessert ailleurs. Une boule de glace à la pistache aurait été la bienvenue, en fait ce fut un bol de boulettes de riz fourrées à la cacahouète. Excellent, mais un peu lourd sur la fin...

Plus tard ils me raccompagneront à l'hotel, feront une photo de groupe (ce sont des grand fans...), et me souhaiteront une bonne continuation.

Nanning, China

music : Amon Tobin
 

C'est dans une gare routière à 40 minutes du centre ville de Nanning que le bus en provenance de Wuzhou m'a déposé. Petite galère pour rejoindre le centre, ne sachant pas du tout où je me trouvais. Heureusement que le Lonely Planet transcrit les idéogrammes de certains points remarquables, ce qui me permet de les montrer aux gens. Pour m'indiquer le numéro du bus à prendre, un chinois a fait semblant de l'écrire sur la paume de sa main avec l'index de l'autre. C'est une pratique courante en Chine. Ne parlant pas forcement le même dialecte, lors d'une incompréhension, les gens ont l'habitude d'écrire l'idéogramme dans leur paume. Autre chose surprenante, il compte jusqu'à dix avec les doigts d'une seule main...

Bref, je trouve un hôtel, avec ventilateur ...et fenêtre! Juste en face de la gare ferroviaire.

Nanning est censée être réputée pour sa cuisine à base de chien. Censée parce que j'en ai pas vu un seul dans les marchés, même en morceaux. Donc peut être que les mœurs ont changé, ou que je n'ai simplement pas été au bon endroit.

J'ai retrouvé dans cette ville ce qui me semble caractériser les villes moyennes chinoises. Un centre, qui est en fait formé de centres commerciaux, dispatchés dans plusieurs bâtiments, reliés entre eux par de grandes esplanades piétonnes. Et autour de ce centre, parfois des parcs, et surtout des quartiers aux identités propres, avec des marchés en toute genres. D'ailleurs, dans ces centres commerciaux, se trouve rarement des magasins d'alimentaires. On continue d'aller au marché pour acheter ses fruits, ses légumes, ses tortues et ses pigeons à faire frire, ses poissons encore vivants et sa viande faisandant sur des étals en bois..

.

A une centaine de mètres de cette zone à "haute consommation conseillée" se trouve un petit square, dans lequel de nombreux vieux viennent passer leur journée. Ils jouent aux cartes et parfois à une sorte d'échec dont je n'ai pas vraiment compris les règles. A la tombée de la nuit, tout le quartier entre en ébullition, des dizaines de bicoques font leur apparition, on trouve du "prêt a manger" dans toutes les directions, et le paisible square se retrouve être la piste de danse d'un cours de fitness collectif. Des centaines de personnes se mettent à bouger leur corps au rythme d'une pop chinoise grésillante, et il me semble même avoir reconnu quelques joueurs de cartes de l'après midi...

Pour mon troisième jour à Nanning j'ai voulu me rendre à Yangei, à une vingtaine de kilomètres de là. Mais j'ai dû abandonner. Impossible de trouve l'arrêt de bus, qui était censé être dans le quartier de mon hôtel. J'ai du demander à une dizaines de personnes, en leur montrant l'idéogramme de la ville, qui chacune m'indiquait un endroit différent, auquel je me rendais pour me faire renvoyer ailleurs...J'ai finalement rejoins une gare routière, à une bonne trentaine de minutes en bus, pour finalement comprendre qu'il fallait aller dans une autre gare routière...J'aurais au moins visiter la banlieue de la ville.

J'ai donc continué mes perditions urbaines le reste de la journée, et ai hésité à gouter des huitres vendues sur le marché, ouvertes à coup de marteau à même le sol. Mais la Raison m'a rattrapé...J'ai finalement pris des brochettes de calamars frits.

Demain matin, départ en train pour Liuzhou.

Départ tôt ce matin pour Wuzhou. C'est une petite ville a environ 4h de bus de Canton. Sans grand intérêt d'après le Lonely Planet, même pas mentionnée dans le Routard. Mais j'y vais par curiosité, pour voir ce que donne une ville dont tout le monde se fout...A deux doigts de rater le bus, pour cause d'endormissement dans la gare, c'est en début d'après-midi que j'atteins mon but. J'ai entre-temps rencontré une chinoise qui m'a proposé de m'accompagner jusqu'à mon hôtel, apeurée par le fait que je ne parle pas chinois. Et heureusement qu'elle était la! Après deux hôtels complets, le troisième me dit (enfin lui dit, et elle me le traduit dans un anglais approximatif...) qu'ils n'acceptent pas les étrangers, comme d'ailleurs tous les autres établissement de la ville...Elle appelle donc sa mère, qui vient déposer sa carte d'identité et loue la chambre en son nom. Elles prennent conges et me donnent rendez vous a 19h pour que j'aille diner avec elles au restaurant.

Je me promène donc le reste de l'après-midi, dans cette ville qui n'est certes pas exceptionnelle mais toute fois intéressante. Son rapport a la rivière l'est : une digue, d'environ quinze mètres, coupe tout rapport que la ville a pu entretenir avec elle. Les bords de l'eau laisse donc en friche une dizaines de mètres de terrain bordés de tours de trente étages.

Une piscine flottante, qui ressemble plus a un bac d'élevage de saumon qu'a une piscine sur la Spree, permet a quelques dizaines de chinois de faire des longueurs. Il me semble d'ailleurs qu'ils ont pied partout...

De l'autre cote du fleuve, un colline, sur laquelle est perche un petit temple taoïste. En essayant de m'y rendre, je tombe sur l'entrée d'une galerie souterraine. En y pénétrant, je me rend compte qu'elle traverse de part en part la colline, et ce dans les directions nord-sud et est-ouest. Et chose surprenantes, ces galeries, dont les portes d'entrées sont semblables à celles de hangars militaires, sont en fait un marché au fringues. Des centaines de boutiques se sont emparees de cette espace, sans doute laisse vacant au une époque antérieur par le ministère des armées...

19h, j'attends dans le hall de mon hôtel, c'est a dire sur le banc face au comptoir du vendeur de cigarettes qui fait office d'accueil.La petite chinoise vient me chercher et m'amène dans un restaurant dont la spécialité est le canard laque. On prend place dans une petite pièce à part, en compagnie de ses parents, sa sœur, et d'amis a ses parents, qui me proposent un verre de Brandy local, que je ne peux évidement refuser, tout tort-boyaux qu'il a l'air. Une bonne dizaine de plats vont défiler devant moi, et c'est quelques verres de brandy plus tard que je me retrouve sur le chemin de l'hôtel. Il est 20h30, il pleut, la cigarette chinoise offerte après le diner m'ayant mis KO, je crois qu'il est temps d'aller me coucher...

Rendez a été pris la vieille pour le petit déjeuner. 9H, et c'est parti pour une soupe de nouilles au piment et au gingembre! De quoi vous mettre d'aplomb pour le reste de la journée. Je n'ai pas précisé mais la petite chinoise s'appelle Tracy. Je lui avais d'ailleurs naïvement rétorqué que ça ne faisait pas trop chinois comme prénom, mais elle m'a dit que c'était fréquent d'avoir un nom chinois (qu'elle a essaye de m'expliquer mais je n'ai pas trop compris...) et un nom que le reste du monde peut comprendre...

Donc visite rapide d'un temple bouddhiste avec sa mère venue allumer quelques batonnets d'encens, et je prend le bus pour Nanning, dans le Guangxi, que je dois atteindre vers 18h.

Les deux jours qui ont suivis, j'ai continué à me balader dans la ville. Canton est très agréable, du moment que l'on sort des grands axes de circulation. Il faut mieux éviter de se balader le long des autoroutes à deux fois cinq voix qui la sillonne. En revanche, dès que l'on rentre à l'interieur des ilots, cela redevient très calme.

Je suis tombé sur d'autres marchés. C'est très sectorisé comme ville : il y a la rue aux animaux vivants, la rue aux animaux séchés, la rue des fabricants d'enseignes lumineuses, la rue des vendeurs de chaussures, etc. Il paraitrait d'ailleurs que sur le marché aux animaux, ils vendaient il y a quelques années des singes et des hiboux, pour la consommation.

Je suis tombé aussi par hasard sur un temple bouddhiste. Je dis par hasard mais j'aurais pu m'y attendre, les rues avoisinantes n'étaient bordées que d'échoppes vendant des batonnets d'encens...

L'ile sur laquelle je loge est, comme je l'ai dit, le fond de toile de beaucoup de nouveaux mariés. Mais elle est aussi le lieu de résidence de tous les américains ayant un enfant en attente d'adoption. Il est donc fréquent de croiser des couples d'occidentaux trimbalant un petit chinois dans sa poussette.

Ce qui m'a frappé, c'est que j'en ai croisé bon nombre dans le 7Eleven du coin, (chaine d'épiceries que l'on trouve dans de nombreuses villes asiatiques, et en nombre...) et qu'ils étaient même pas capable, pour la plupart, de dire bonjour ou merci en chinois...Alors pourquoi adopter un chinois? Parqu'ils sont "so cute"? Parcequ'ils peuvent leur éviter ainsi de manger toute leur vie des nouilles avec des baguettes? Parceque c'est ce qu'il y a de plus disponible sur le marché? Je ne sais pas trop...

Je continue mes expériences culinaires et ai donc mis pour de bon mes récentes résolutions végétariennes de coté. En même temps, quand la seule chose que l'on comprend sur le menu c'est le chiffre indiquant le prix, on ne peut pas faire la fine bouche. Donc je continue de pointer au hasard sur les cartes, mangeant des plats jusqu'à présent toujours bons, mais sans en connaitre ni le nom ni la composition. Et puis vu le degré de raffinement de mon palais, il m'est difficile de deviner...

Chaleur toujours très lourde. Ca a finalement pété hier après-midi avec une grosse pluie tropicale, qui a duré une bonne heure. Je me suis refugié dans un centre commercial, qui organisait dans l'espace central un concours de chant et de musique.

Donc au milieu du flux de clients qui se ruaient de boutiques de fringues en boutiques de bijoux en plastiques, une estrade, trois membres du jury, et quelques chaises pour une assistance applaudissant grace à des claque-mains en plastiques...Un jeune d'une quizaine d'années s'intalle, joue un tube chinois en faisant saturer les enceintes. Une véritable mauvaise expérience musicale pour mes oreilles, mais je reste jusqu'à la fin de la chanson, curieux de connaite la note des jurys. Moyenne : 8.7/10. Ma culture musicale reste donc a faire...

Je partirai demain pour Wuzhou.

Guangzhou 02
music : Yonderboy

Guangzhou 01

 

Ferry au levé, direction Central. Ses rues en pentes, où s'étalent des marchés en tous genres, vendant du poisson ou des farces et attrapes. Le quartier de Soho, pour South of Hollywood Road, est bourré d'antiquaires et de magasins branchés, "bobos" dira-t-on. Je retourne à pied vers WanChai, en cheminant a travers le dédale de passerelles, en traversant une bonne dizaines de centres commerciaux comme "l'American centre" ou le "Chinese Building". Malgré toutes ces haltes sur-climatiseessur-climatisees, j'arrive tee-shirt mouillé au centre de visas. Contrôle à l'entrée, on me fait jeter mon chewing-gum, on se sait jamais...7ème étage, je récupère mon passeport fait en express. Seulement 30 jours sur le territoire chinois accordées. Changement de plans donc. Je vais descendre par le sud de la chine, passer par le Laos, et traverser la Taillade pour rejoindre Banco, d'où je pourrais prendre un vol pour Hong Kong.

Décision prise, je retourne tranquillement vers Kowloon, où je passe la fin de journée, puis je vais dîner sur le marché de nuit.

Départ 7h pour GuangzhouGuangzhou. KCR Rail Est Station. Portiques dignes des aéroports internationaux, puis contrôle de la douane Hong Kongais. Deux heures trente de trajet pour repasser trois portiques, puis un contrôle de chiens de douanes. Vous étés sur vous n'avez rien a déclarer?

Guangzhou est le nom chinois de Canton. Et semble être le nouveau centre d'affaire pour le monde de la batterie de téléphones portable. Je rentre dans un immeuble, 7 étages comportant au moins 150 magasins de 4m2 chacun, qui ne vendent quasiment que des téléphones, des kits mains-libres, quelques lecteurs mp3 et surtout des batteries! J'en profite pour finalement changer celle de mon vieux samsung pour moins de 2euros.

J'ai eu un peu peur de ne trouver que ça dans cette ville, mais finalement, un peu plus loin, je me rend compte que cette ville a de nombreux charmes. Sans parler de l'emplacement de mon hôtel, sur une petite île résidentielle au style coloniales, très arborée, ou des dizaines de jeunes couples viennent se faire prendre en photos en habit de marié, la ville possède une organisation particulière : des blocs, qui semblent complètement hermétiques des l'extérieur, laissent apercevoir de petites rues pénétrant en leur coeur. Là, c'est un dédale de ruelles, larges de moins de trois mètres, souvent plantés, où se logent des familles dans des bâtiments de moins de 3 ou 4 étages. Peut de bruit, on est au calme ici, alors que l'extérieur bouillonne. Certains de ces blocs sont spécialisés dans tel ou tel commerce. Les dealers de champignons secs, que l'on peut acheter en gros, côtoient les vendeurs de poissons séchés. Enorment de boutiques, de fumeur de pipes à eaux et de joueurs de cartes...

En repassant par l'auberge, je croise dans le dortoir une française qui me propose de l'accompagner rejoindre deux de ses amis, pour une balade sur les bord du fleuve. En fait, le plan c'était une ballade SUR le fleuve, dans des sortes de bateaux-mouches aux néons multicolores. Je m'embarque et découvre les rives de la villes de nuit, ses éclairages au laser et ses façades de building animes de vidéos. Une chose est sur, plus jamais je ne jetterai de coquilles de pistaches du haut du Pont des Arts sur les hordes de touristes traversant Paris par la Seine...

Ça y est, c'est reparti. Me voila à Hong Kong, et pour quelques semaines à travers la Chine. A priori, parce que je n'ai pas encore mon visa, et que la douane Hong Kongaise a hésité à me laisser entrer sur le territoire vu l'état de mon passeport...Pour ceux qui ne le savent pas, Hong Kong est redevenu chinois en 1997 mais possède son propre gouvernement, dont son représentant est nommé par Pékin. Donc pas de visa pour cette ville, mais pour le reste de la Chine, il en faut bien un.

Donc arrivé lundi, en fin d'après midi. Direction Kowloon pour trouve une auberge dans Mansion Tower, un immeuble de Nathan Road qui doit accueillir au bas mot une cinquantaine d'auberges différentes. Je tombe dans une tenue par un indien, qui n'a l'air d'héberger que des indiens. Un "namaste" plus tard, et l'affaire est conclue : un chambre sans fenêtre, avec un ventilo et une télé pour 75 HK$, soit à peu près 7 euros.

Je vais manger dehors, et reconnais certaine rue arpentaient trois ans auparavant. Une soupe de nouilles pour commencer, avec une thé, le tout dans une sorte de cantine locale. J'applique toujours deux règles pour choisir les restaurants : il faut qu'il soit plein de clients, signe que la nourriture tourne et ne stagne pas des heures dans les marmites, et que ce soient des locaux, signe que ce sera de qualité.

Couche tôt, levé tard. Je traverse la baie en bateau pour rejoindre le quartier de WanChai pour la demande de visa. On verra demain si ils me l'accordent.

WanChai n'est pas la partie de la ville que je préfère. On marche rarement au niveau du sol, mais plutôt sur des passerelles reliant les immeubles les une aux autres. Les premiers niveaux de ces immeubles étant généralement consacré aux commerces, on passe de centres commerciaux en centres commerciaux...

Donc retour à Kowloon, pour aller plus au nord, dans des rues à l'échelle plus humaine.

Une chose me frappa. Lorsque l'on marche le long de ces rues, bordaient de magasins en tout genre, on sens un rythme particulier. Celui des courants d'air froid a vous donner des frissons, provenant des climatisations poussées à leur maximum et qui se dégagent des portes entrouvertes, contrastant avec la chaleurs ambiantes...

De la Tsingtao pour accompagner un riz-curry-beef, et un tour dans le marche de nuit, summum de la consommation, ou se vend tout ce dont est sur de ne pas avoir besoin, mais ou l'on achète quand même en se disant que l'on va faire une bonne affaire...

Hong Kong, temple de la consommation