Jingjong

Jingjong, l'une des dernières grosses villes chinoises avant de passer la frontière pour le Laos.

On y trouve un joli parc floral, où diverses essences médicinales sont cultivées, des marchés, et encore un centre ville dédié au commerce, organisé autour d'une grande place animée la nuit tombée par des centaines de dames pratiquant du fitness à l'air libre sur des airs de pop chinoise..

On y trouve une importante influence thaïlandaise, que l'on distingue dans l'architecture des nouveaux immeubles qui poussent  sur l'autre rive du Mekong. On m'a dit qu'ils faisaient fortune grâce à l'exploitation des caoutchoutiers...

Départ le matin pour la petite ville de Mohan, plus au sud, d'où j'ai pu prendre un tuk-tuk qui m'a déposé à la frontière du Laos. Je l'ai traverse avec Assaf, un israélien rencontré en route. L'obtention du tampon chinois m'a tout de même pris pas loin d'une heure, à cause je crois de l'état de mon passeport. Cette formalité réglée, il reste a parcourir trois kilomètres de no mans land avant le poste d'immigration Laos. Chose curieuse, de nombreux bâtiments étaient en cours de construction, sans cette zone ni chinoise ni laotienne. Qui dirige cette zone, quel droit y applique-t-on?

Le visa laotien ne posa en revanche aucune difficulté pour être obtenu, alors même que je n'avais aucune photo d'identité avec moi. 30 dollars et le tampon fut fait.

La contraste avec la Chine est frappant. Ici, les maisons sont sur pilotis, en bambous, et le sont rarement en briques. Il fallut
attendre les premières petites villes pour qu'elles soient en dur.

On trouve de nombreux temples bouddhistes, richement décorés, qui ont pu échapper au désastre de la révolution culturelle qui se déroula quelques dizaines de kilomètres au Nord.

La route vers Luang Prabang fut quelque peu chaotique, mais permit de nous faire découvrir des paysages ou n'alternent rizières, champs d'ananas, et jungle tropicale.

C'est en arrivant en ville que j'ai pris conscience que j'avais changé d'échelle en quittant la Chine. Luang Prabang est une des
villes les plus importante du pays, et on peut en faire le tour en quelques dizaines de minutes...J'ai aussi eu la fâcheuse impression de me retrouver sur la Cote d'azur lorsque j'ai fait un rapide ratio entre le nombre de locaux et le nombre de touristes. Son marche de nuit en est sa meilleure expression : un stand sur deux vend des tee-shirts Beer Lao, l'autre des "antiquités" laotiennes..

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Mis a part ça, la ville est plutôt jolie, et riche en temples. A l'aube, il parait que les moines bouddhistes défilent dans la ville
pour faire l'aumône. Je dis il parait parce que l'idée de me lever à 5h du matin pour voir des gens mendier, aussi beaux soient-ils drapés d'un tissu orange ne m'enchantait guère.

Les alentours sont magnifiques. La balade dans la cascade est superbe, même si les stands à souvenirs et les ours en cage étaient un peu de trop.

Décision fut prise le lendemain pour faire un trek dans les alentours. On est partis à 7, sans guide, avec main une pseudo carte de la région et une boussole. Après quelques heures de marche, et un stop dans un resort où l'on a squatté la piscine, on a atteint un petit village ou l'on a passé la nuit. Notre hôte cultivait des ananas et des mangues et nous promena dans ses champs.

Au réveil, nous partîmes en direction d'un autre village, mais la carte n'étant pas vraiment au top, on se rendit compte que l'on
marchait en direction de cascades où l'on avait été deux jours auparavant.

On décida donc de retourner vers le resort, pour profiter de la piscine, mais qu'on y retournerait en coupant à travers champ. On quitta donc la route pour s'avancer dans les champs de rizières et la jungle environnante. Mais difficile de se repérer dans ces conditions : on marcha plus de deux heures en traversant des marécages et des herbes haute pour finalement rejoindre la route, a quelques centaines de mètres de la où on l'avait quittée...

La bière au bord de la piscine quelques heures plus tard fut bien appréciée..

Réveil matinal, tuk tuk et bus, pour arriver à Ventiane en fin de journée, capitale du Laos, aussi peuplée qu'Aix en Provence, séparée de la Thaïlande par le Mekong.

Plutôt somnolente comme capitale. Je m'attendais à plus d'animation, peut être est-ce le contraste avec la Chine qui me donne cette sensation. En tout cas, le bord du Mekong est très paisible. Je l'ai longé pendant une bonne heure et après les innombrables vendeurs de poissons grillés on peut apprécier la tranquillité du fleuve, une Beer Lao en main.

Les français semblent avoir laissé une chose importante aux laotiens : la pétanque. J'en ai vu plusieurs jouer, et la technique semble être différente de la notre. Ils font rouler les boules au lieu de les lancer, ce qui fait qu'il se creuse une sorte de canal sur le terrain qui guident toutes les boules autour du cochonnet. Difficile d'évaluer un bon jeux dans ces conditions, mais on retrouve néanmoins le même mélange de nonchalance et de tension qui font à mon sens toute la beauté de ce sport.

Alexis est arrivé en fin d'après-midi, de Hanoï, où il est pour trois mois en stage. On va faire un bout de route ensemble, et on est donc parti le lendemain matin pour Taket.

De là on a marché une quinzaine de kilomètres à travers les rizières dans l'idée de trouver une grotte dont on avait entendu parler, et dans l'espoir d'y dormir. Mais un kilomètre avant l'arrivée, dans le dernier village que nous croisions, plusieurs personnes nous ont dit de nous arrêter et de ne pas nous aventurer dans ce coin. La nuit commençait à tomber, et croisant plusieurs personnes portant des fusils d'assaut, on a préféré s'arrêter au village. Mais évidement pas d'hôtel présent, et les habitants nous ont donc proposé de rester ici pour la nuit, et de rejoindre la grotte au réveil.

On fut donc installé dans le temple du village, ou l'on a pu poser une moustiquaire et dormir sur une natte face à des statues de Bouddha. Le
plus jeunes des deux bonzes semblait très amusé par notre présence et s'initia a la vidéo avec l'appareil photo d'Alexis. Le doyens du village vint et bavarda avec nous dans un français hésitant, et le chef du village vint lui aussi nous saluer.

Au réveil, une demi-douzaines de femmes vinrent offrir à manger au deux bonzes qui effectuèrent une cérémonie des moins solennelles qui puisse. Elles s'installèrent elles aussi pour manger, et nous proposèrent de se joindre à elles. Elle restèrent là un long moment, à bavarder. On a supposé que le temple jouait le rôle de forum ou de place public, et que les décisions du village devaient être prise ici.

Nous partîmes vers la grotte vers 8h, et nous y pénétrâmes après quelques coups de pagaies dans une barque qui y faisait des aller-retour. En fait, on n'aurait jamais pu y dormir parce qu'elle était sacrée, et s'y entasse près de deux cents statuettes de bouddha...

Pour le retour, nous montâmes à l'arrière d'un 4x4 qui nous ramena en ville. Heureusement parce qu'il commençait à faire très chaud.

Nous primes dans l'heure un bus dans l'heure pour Pakse, plus au sud.